Je ne pense pas que je me soucie tellement de moi-même, mais de l’œuvre que je fais… et qui, en un sens, devient bien plus séparée de moi qu’auparavant. J’avais l’impression quand j’étais plus jeune que j’étais inséparable de ce que je faisais et maintenant, il y a une scission. Il y a l’œuvre, et il y a moi-même. Et si j’ai un problème, c’est d’empêcher l’œuvre de devenir un objet, ou une chose morte. (Morton Feldmann)
Une conversation radiophonique entre Cage et Feldmann retranscrite dans cet ouvrage. Intéressant, drôle, émouvant, ce livre que l’on pourrait qualifier de théorie sur la musique en mode décontracté, plonge le lecteur dans une époque déjà lointaine et pourtant si omniprésente, entre réflexion sur la radio, l’expérience musicale ou encore la composition. Très agréable à lire du fait de l’apparente proximité que l’on partage avec les deux musiciens, cet ouvrage est par ailleurs très soigné. Vous savez, quand vous plongez dans un livre et qu’une certaine odeur s’en dégage, une certaine aura, quand vous vous dites que vous êtes entrain de lire des paroles qui ont une importance toute autre que le simple divertissement, des paroles qui ont une valeur humaniste. Vous retrouverez ce livre aux éditions Allia.