Retour sur le concert de MENSCH et de LILJU qui a eu lieu le 5 Février à la Biscuiterie. Les deux groupes proposent une forme de Post-Rock avec des éléments électro. L’ambiance était chaleureuse et intimiste. Le public ne s’est malheureusement pas déplacé en masse pour cette affiche prometteuse.
C’est LilJu qui début la soirée. Il va proposer pendant près de 40 minutes une musique envoûtante. Seul avec son violoncelle, un micro, des loopers et des samples, il emporte le public dans un univers inspiré par la nature et par les contrées nordiques. La balance des sons est très bonne laissant place à tous les éléments. Voix, violoncelle et samples s’accordent parfaitement. Un vidéoprojecteur affiche par ailleurs des images choisies avec délicatesse, qui soulignent délicieusement la musique. Dans l’ensemble, ce fut une prestation toute en douceur, très bien maîtrisée par l’artiste.
Après le changement de plateau, c’est Mensch qui se produit sur scène. Le combo lyonnais propose une musique new-wave, indie, rock. On retrouve sur scène une bassiste et une guitariste, le tout accompagné par une batterie électronique. C’est ici mon premier bémol: la batterie était quelque peu en retrait, pas assez punchy. On ne ressent pas les pulsations La musique mériterait d’être accompagnée d’une vraie batterie, ce qui donnerait à l’ensemble plus de vie et plus d’énergie. Le mix est par ailleurs quelque peu déséquilibré. En effet, la basse et les voix prennent toute la place et la guitare est souvent imperceptible. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas réussi à rentrer dedans, ne connaissant pas leur musique plus que ça. D’autres, plus connaisseurs, ont pris un plaisir certain à écouter la musique de Mensch. Et je pense qu’effectivement celle-ci peut s’avérer enivrante – le chant, en français et en anglais, est bien maîtrisé, les arpèges très new-wave et le son de la guitare crunchy est intéressant – mais il me faudra les voir à nouveau pour me forger un avis plus définitif.
J’ai finalement quitté ce concert avec une impression étrange. J’ai beaucoup accroché à LilJu et moins à Mensch. Dommage aussi que les habitants de Château Thierry et des environs ne se soient pas déplacés davantage en nombre. La Biscuiterie et les artistes qui s’y produisent méritent un soutien plus ample.
J’ai décidé de publier de temps en temps des live-reports, notamment quand ceux-là ont un intérêt tout particulier. C’est le cas pour le Beermageddon Fest V avec BLACK MESSIAH + HIMINBJORG + DARKENHÖLD + NEPTRECUS, car cela faisait longtemps que je n’avais pas participé à un concert de Black Metal avec des groupes aussi “underground”. A noter que HIMINBJORG existe depuis 1996 et BLACK MESSIAH depuis 1994. Quelque peu déprimant de les voir jouer non pas à l’Olympia mais au Backstage, salle qui se situe à côté du Moulin-Rouge et qui s’est malgré tout révélée fort sympathique. Par ailleurs, cette date était également très intéressante car elle a mis à jour ce que le Black Metal a, selon moi, de pire et de meilleur – bien sur il ne s’agira là que de mon humble avis.
J’arrive donc à la salle à 18h15, soit un quart d’heure avant l’ouverture des portes. Le bar en amont est très sympathique et la salle en elle-même est très bien agencée avec une scène tout à fait convenable et une table de mixage / de lumière qui est de bonne augure. Je m’en vais donc prendre une première pinte dans l’attente de NEPTRECUS. A noter que la pinte était à 8€, ce qui correspond peut-être à la moyenne parisienne, mais que j’ai trouvé malgré tout particulièrement chère, surtout pour un festival qui porte le nom Beermageddon (ce n’est qu’un détail, et je suppose que ce n’est pas l’orga qui fixe les prix, mais pour l’amateur de bière que je suis, cela fait mal au porte-monnaie).
NEPTRECUS arrive sur scène avec 5 minutes de retard. Je me suis placé à côté de l’ingé son, sur les marches. Et là, catastrophe. J’ai rarement entendu un son aussi mauvais. La batterie, et surtout la grosse caisse surplombait tout. Aucun riff n’était perceptible. Il y avait bien trop de basse, dans le son des guitares inclus. Et des larsens, de nombreux larsens. L’énergie y était, et même si ce n’est pas le Black que je préfère, on ne peut pas enlever aux musiciens l’envie de bien faire. Mais le son a vraiment tout gâché. Pis encore: lors des solos ou passages leads, les guitares sonnaient fausses, désaccordées. Faute surement, à nouveau, au brouillon générale. Aldébaran de Darkenhöld me dira par la suite que le groupe n’avait pas pu balancer. Ceci explique cela. Un bon ingé son aurait pu cependant arranger les choses après le premier titre en guise de line check. Dans l’ensemble c’était trop brut, trop gras (et pas dans le bon sens du terme) et en définitive bien ennuyeux. A revoir dans de meilleures conditions, mais j’avoue avoir été très déçu puisqu’on m’en avait dit que du bien.
Après un petit passage au bar, je me place devant la scène dans l’attente de DARKENHÖLD. Ancien niçois, je connais ce groupe et ses musiciens depuis que j’ai 15 ans (à l’époque c’était encore Artefact). Au contraire de NEPTRECUS le son était bien plus équilibré. La batterie était toujours un peu en avant, et la guitare d’Aldébaran un peu en retrait, mais au moins on comprenait ce qui se passait. Ce fut pour moi le meilleur live de DARKENHÖLD auquel j’ai pu assister et ce pour deux raisons: techniquement parfaitement maîtrisé, sans fausse note, et l’ambiance médiévale était bien présente; le jeux de scène est bien meilleur qu’avant, plus sobre, moins dans le “spectacle” … Quelques conseils pour la suite (encore une fois, ça ne concerne que moi): Nul besoin de communiquer entre les titres. Ça enlève du show son dynamisme et ça installe un certain malaise. De toute manière, le genre pratiqué n’appel pas à la communication, mais à la simple exécution stoïque, froide des morceaux, qui parlent finalement pour eux-mêmes. Aldéraban l’a bien compris et son regard plongé dans le vide (on appel ça “Tunnelblick” en allemand – le regard dans le tunnel) inspire au spectateur à la fois de l’effroi et de l’admiration. Quelle présence. Par ailleurs, je pense qu’il serait judicieux d’acheter un boost (1) pour les parties solos et leads, afin que les pistes de guitare en question ressortent davantage à ces moments-là pour apporter encore plus d’énergie. Mais c’est bien le problème de nombreux groupes de BM de ne pas vouloir mettre en avant ce que je considère les parties les plus intéressantes (les leads, surtout, moins les solos). Pour conclure, petit message perso à Aboth: mec, ton jeu de batterie dans DARKENHÖLD est juste parfait ! Les ghostnotes prennent tout leur sens, contrairement à Continuum où toute la batterie est en fait une ghostnote en elle même. Bon, Continuum reste malgré tout le meilleur groupe du monde, mais ton jeu dans DARKENHÖLD est tellement plus efficace. Enfin, c’est une réflexion que je me suis faite en t’écoutant et en te regardant jouer. J’ai pris une grosse, grosse claque.
Après un énième passage au bar, HIMINBJORG arrive sur scène. Le son était à nouveau très mauvais au départ mais s’est heureusement bien amélioré par la suite. Ce groupe, que j’ai découvert ce soir-là, était au final juste énorme. Pour résumer, leur musique ressemblait à celle de Falkenbach en plus métal, c’est à dire des passages chantés à la manière d’un viking qui part pour son raid annuel, accompagné d’arpèges lents, lourds, épiques, sans tomber dans le kitsch. Comme pour DARKENHÖLD, l’ensemble était parfaitement exécuté, aucune fausse note. Le chant en particulier était d’une justesse étonnante, procurant à l’ensemble une ambiance authentique et immersive. Et quel bonheur d’entendre un groupe de Black Metal tenir une note plus de deux secondes, plutôt que de s’aventurer dans une composition trop ambitieuse et souvent mal exécutée. Non, ici on était dans la “quinte juste”, la répétition lancinante et splendide qui procure à la musique une élégante sensation de bonheur. Oui, je pèse mes mots.
J’ai dû ensuite partir afin de prendre mon train (eh oui, ce n’est pas toujours facile quand on ne vit pas dans Paris intra-muros … Et les travaux sur la ligne n’arrangent pas les choses). J’ai donc malheureusement raté BLACK MESSIAH qui sur disque est juste excellent. Dommage, ça sera pour dans six ans quand ils repasseront en France. Pour conclure, je voudrais remercier l’orga très pro, qui nous a proposé une superbe affiche. Un petit bémol malgré tout: le train + la place de concert (dans la norme parisienne mais bon sang que c’est cher Paname … ) + les consommations … Ça fait un concert qui avoisine les 80 euros. Comme dit au début: ça fait mal au porte-feuille.
Pour fêter leur quatrième anniversaire comme il se doit, le Webzine Scholomance a concocté une nouvelle offrande : « La Liturgie des Rats ». Comme les précédentes, cette compilation est en streaming intégral et en téléchargement gratuit.
Au total 19 groupes ont accepté de participer à ce recueil aux relents malsains et aux sonorités lugubres. L’objectif de cette compilation est de soutenir et promouvoir la scène underground mais aussi de vous faire découvrir de nouveaux horizons musicaux avec des artistes de talent que nous avons soigneusement sélectionnés.
Je ne pense pas que je me soucie tellement de moi-même, mais de l’œuvre que je fais… et qui, en un sens, devient bien plus séparée de moi qu’auparavant. J’avais l’impression quand j’étais plus jeune que j’étais inséparable de ce que je faisais et maintenant, il y a une scission. Il y a l’œuvre, et il y a moi-même. Et si j’ai un problème, c’est d’empêcher l’œuvre de devenir un objet, ou une chose morte. (Morton Feldmann)
Une conversation radiophonique entre Cage et Feldmann retranscrite dans cet ouvrage. Intéressant, drôle, émouvant, ce livre que l’on pourrait qualifier de théorie sur la musique en mode décontracté, plonge le lecteur dans une époque déjà lointaine et pourtant si omniprésente, entre réflexion sur la radio, l’expérience musicale ou encore la composition. Très agréable à lire du fait de l’apparente proximité que l’on partage avec les deux musiciens, cet ouvrage est par ailleurs très soigné. Vous savez, quand vous plongez dans un livre et qu’une certaine odeur s’en dégage, une certaine aura, quand vous vous dites que vous êtes entrain de lire des paroles qui ont une importance toute autre que le simple divertissement, des paroles qui ont une valeur humaniste. Vous retrouverez ce livre aux éditions Allia.
Le christianisme disparaîtra. Il s’évaporera, rétrécira. Je n’ai pas à discuter là-dessus. J’ai raison, il sera prouvé que j’ai raison. Nous sommes plus populaires que Jésus désormais. Je ne sais pas ce qui disparaîtra en premier, le rock’n’roll ou la chrétienté (John Lennon)
Je voulais rapidement revenir sur un article dont j’ai lu une traduction dans le Courrier International, qui avait pour sujet les Beatles (1). Cet article, extrêmement bien écrit et terriblement dense met en évidence un problème que rencontre notre société depuis un certain temps: le caractère fétiche de la musique (2) dont je souhaite ici analyser, augmenter et critiquer la théorie.
L’article rappelle la montée fulgurante des Beatles et leur impact sur la société. Le journaliste, Marc Edmundson, alors âgé de 11 ans se définit plutôt comme un “jeune homme […] qui ressemblait à un cadre moyen d’IBM, ou de la NASA en modèle réduit”, bref, dans ce contexte, un conservateur issu de la bourgeoisie ploutocratique, en somme, conformiste. Lorsqu’en février 1964 les Beatles acquièrent de la notoriété, tout va changer pour Marc. Il fait face à une frénésie qu’il répudie car elle ne correspond pas à son mode de vie. On peut tirer deux conclusions de ce constat:
A. Les Beatles sont au début d’un art synonyme de marchandise
Il s’agit d’une évolution que le musicologue Théodor Adorno pointe du doigt dès les débuts du Jazz, qui pour lui sont à mettre en relation avec la musique radiophonique et donc de culture de masse (3). Il s’agirait d’une époque de dégénérescence. L’article de Marc Edmundson met d’ailleurs bien l’accent sur cette impression. Les Beatles avaient pour public des jeunes, principalement des filles, totalement épris de cette musique nouvelle, où la joie que procurent l’instant et le jeu des couleurs devient un prétexte pour les auditeurs de penser le tout, et il devient donc un consommateur docile. Pis encore, selon Adorno, “tout art “léger” est devenu illusion et mensonge […] La liquidation de l’individu est la véritable signature de la nouvelle situation musicale.” Car en effet, les Beatles ont monopolisé les esprits pendant bien longtemps, ne laissant en apparence aucune liberté à l’auditeur, comme halluciné par la musique qui sort de partout, de la radio, des écrans cinématographiques et télévisuels. En ce sens, on peut réellement conclure que “Le principe des stars est devenu totalitaire”, une impossible émancipation de la marchandise.
B. Les Beatles sont au début d’un art synonyme de liberté
Et ce pour deux raisons. Tout d’abord, les Beatles marquent le début d’une révolution sociétale avec l’apparition de mouvements de paix, écologiques, féministes. L’article de Marc Edmundson met bien l’accent là-dessus: “Les Beatles avaient quelque chose de féminin […] Comment avait-ils pu faire un choix aussi crétin? Les filles n’étaient rien”. Il met ainsi en évidence que “du jour au lendemain, la hiérarchie avait changé”. Il s’agit de thèmes aujourd’hui encore très actuels, et il semblerait que les Beatles aient joué un rôle majeur dans cette dynamique, ils ont en quelque sorte été les porte-paroles, les figures iconiques de ces mouvements. En ce sens, je ne suis pas d’accord avec Théodor Adorno, qui écrivait que “la séduction sensuelle effémine et rend incapable de toute attitude héroïque”. Les Beatles sont des héros des temps modernes, d’un point de vu social c’est indéniable. Mais s’agit-il alors simplement d’une prise de position politico-morale ou bien peut-on trouver dans la musique des Beatles les ingrédients qui font, selon des considérations kantiennes et hégéliennes, de l’art? L’article, en tout cas dans sa formulation, semble y être favorable, expliquant “qu’en fait, on ne discernait pas bien si elles étaient joyeuses ou débordées par le chagrin” (4), c’est-à-dire qu’il y a effectivement un sentiment d’unité qui s’exprime, dans le sens où les sensations ne forment plus qu’un seul cosmos. Les Beatles possèdent alors une aura, même si celle-ci est païenne. L’auditeur est dans le détachement, quasi dans l’élévation spirituelle, tout en restant dans le présent, l’actuel: “elles voulaient qu’on leur tienne la main et rien d’autre”.
C. Synthèse
Je veux revenir ici sur la citation que j’ai mis en exergue, car le journaliste revient sur cet aspect dans son article. La citation de John Lennon est problématique: d’une part, le rock permettrait de s’affranchir des traditions et d’un certain conformisme (la religion) mais il peut seulement y arriver si lui-même propose une alternative qui elle aussi ressemble paradoxalement à un système traditionnel (un succédané de religion en somme). Les Beatles sont, à l’instar de la religion, le nouvel “opium du peuple”, et on peut donc parler d’un archaïsme moderne ou bien d’une mode intemporelle car ils reproduisent simplement un schéma ancien en l’actualisant. Il y a d’une part l’insubordination des Beatles face au système; et d’autre part l’insubordination du système face au nouveau système que représentent les Beatles. En ce sens, ce ne sont pas les quatre chevelus et leurs fans qui sont différents, mais le journaliste, adversaire de la musique rock, qui se retrouve finalement dans la posture de subjectivité “bizarre”, comme il écrit lui-même. En conclusion, la liberté n’est pas la musique des Beatles, qu’elle soit considérée comme légère ou profonde, mais l’athéisme et donc l’émancipation de toute forme de bourrage de crâne!
Vous aurez compris, si je parle des Beatles, c’est évidemment pour créer l’analogie avec ce qui se passe aujourd’hui dans l’univers médiatique. J’ai essayé de montrer en prenant appui sur l’article admirablement nuancé de Marc Edmundson, qu’on ne peut pas émettre un jugement absolu et que tout peut-être contrasté, mais que dans tous les cas il faut se méfier des “phénomènes”, de la totalitarisation des masses et donc du caractère autoritaire de l’art et la culture.
(2) Théorie de Théodor Adorno, qui prend appui sur l’idée marxiste du fétichisme de la marchandise, c’est à dire que les acteurs ne se définissent plus que par leurs échanges d’argent. Les citations sont extraites de l’édition suivante : http://www.editions-allia.com/fr/livre/277/le-caractere-fetiche-dans-la-musique
(4) Ce passage me fait penser à un extrait du roman de Julien Green, Adrienne Mesurat, où l’on peut lire les phrases suivantes: “Elle écoutait. Toute cette joie et cette tristesse qui se succédaient dans les thèmes et s’appelaient l’une l’autre, lui déchiraient le cœur, en même temps qu’elles lui mettaient aux yeux des larmes de plaisir.”
La dilution de la rationalité devient elle-même rationalité (Theodor Adorno, Minima Moralia)
Cet article est dans la continuité du tout premier paru sur ce Blog et fait également écho à une interview publiée sur un webzine spécialisé, où le groupe Ulver, l’un des précurseurs du Black Metal et de la Dark Folk et aujourd’hui monument du rock progressif, expliquait que le Black Metal est mort (1). Ce constat m’avait interpellé au point que j’ai posé la question à Niklas Kvarforth, chanteur et créateur du groupe de DSBM (Depressive Suicidal Black Metal) Shining ce qu’est son opinion à ce sujet, ce à quoi il m’a répondu que non seulement le Black Metal est mort, mais par ailleurs, il n’a jamais existé (2). Cet article doit alors tout simplement donner quelques points de repères pour répondre à cette problématique qui, je suppose, apostrophe les amateurs du genre.
La première chose remarquable dans le Black Metal c’est la volonté de détruire tout concept issu de la société institutionnalisée ce qui se traduit par le postulat du néant. Je m’explique, et il faut tout d’abord rappeler rapidement quelques réflexions philosophiques sur l’art, notamment à l’aube du XIXe siècle, qui concerne plus particulièrement l’idéologie actuelle du Black Metal. Schiller, Kant, Hegel expliquent que l’art est un absolu universel, une transcription parfaite de la nature, une sublimation de la vie, qui amène l’homme à se positionner, dans le moment artistique, comme l’égal du divin. Or, ce moment est suspendu et pour citer Schiller “à l’état esthétique, l’homme est donc un néant” (Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme). Cette idée sera reprise par plusieurs auteurs, on pense notamment à Baudelaire, qui dans les Paradis Artificiels perçoit une catatonie certes ataraxique mais également paralysante lorsqu’on est dans un état second. En Allemagne, c’est surtout un certain Nietzsche qui est dans la continuité de ces réflexions. Parler de Nietzsche n’est pas anodin lorsqu’on évoque le Black Metal, dans la mesure où il est souvent (trop souvent) cité comme une référence littéraire de nombreux groupes du genre, qui s’appuient principalement sur ses théories sur le nihilisme. Sans rentrer dans les détails, le nihilisme est, d’après la définition du TLFO, la “doctrine selon laquelle rien n’existe au sens absolu; négation de toute réalité substantielle, de toute croyance”. Dans un sens, cela contredit les idéalistes autour de Schiller, détruisant par la même l’idée d’un absolu, mais dans un autre cela confirme également l’état de léthargie dans lequel se retrouve le récepteur, le concept de l’art étant réduit à néant, à une simple évocation, un rêve que l’on ne peut atteindre. De manière très schématique on a alors deux concepts qui sont à la fois antagoniques et complémentaires: le nihilisme et la volonté de puissance, idée qui est au départ de l’ouvrage posthume du même titre de Nietzsche. Le Black Metal postule les deux, il décrit à travers des thèmes divers tels que la mort, le chaos, l’apocalypse, la volonté de détruire le monde en son état par une force supérieure, l’action en elle même, c’est à dire dans notre cas la musique, étant un symbole de puissance en vue d’une destruction massive. Or, en érigeant la volonté de puissance qui est en soi une volonté de néant absolu au statut de concept suprême, le Black Metal n’est plus, où plutôt n’a jamais été et l’on peut en effet rejoindre les paroles d’Ulver et de Shining. Ou plutôt: le Black Metal est dès ses débuts dans les années 1990, une aporie, c’est à dire une contradiction insoluble dans un raisonnement. Il veut atteindre l’absolu en détruisant tout. Cet antagonisme profond entre le refus de l’idéal – convaincu que la prétendu déchéance progressive du monde offre assez de matière pour cultiver un art – et la mise en oeuvre implicite d’un idéal, celui d’un monde autre que celui qui se présente à nous, s’annule pour finalement se résoudre dans un vide abyssale.
On peut ajouter un autre aspect à cette conséquence d’immobilité en s’appuyant sur effet de style employé par de nombreux artistes, celui de la métaphore, qui est l’un des moteurs de l’évolution (!) d’une langue. Or le Black Metal en est souvent dépourvu, car il refuse justement ce monde métaphorisé et donc en quelque sorte idéalisé au profit d’émotions immédiates. La musique et les textes sont connexes, le black métalleux crie le chaos, joue le chaos, la musique est froide, brute, comme le chaos. J’ai toujours trouvé cela fascinant, cette immédiateté des sentiments, mais aujourd’hui je me pose la question si ce n’est pas l’un des critères de la déchéance du genre dans la meure où tout mouvement artistique ne peut être dépourvu soit du virtuel, soit de l’actuel. Les deux doivent coexister pour former un ensemble universel. Or, le refus de la métaphore, c’est le refus de prendre part à un acte créatif plus vaste. Prenons un exemple inverse, celui des Pink Floyd, L’un des thèmes phares du groupe est l’absence. Or, lorsqu’on écoute leur musique, il y a certes une nostalgie d’un ailleurs et d’un autre, mais la composition est tellement riche et profonde, que les métaphores sur l’absence sont bien plus complexes qu’une simple image, il s’agit d’un affrontement constant entre un ici et un là-bas, entre l’immédiat et le médiat. Cette confrontation constante entre le thème premier et de sa mise en oeuvre procure aux sons une ambiance d’étonnant apaisement dans la douleur, là ou le Black Metal n’est que douleur en soi, postulant irrémédiablement l’impossible résolution de l’agonie première. En ne dépassant jamais ce stade premier, le Black Metal a très vite été limité et l’évolution évoquée au départ devient caduque.
En faisant l’apologie de la destruction le Black Metal s’oppose donc farouchement aux règles, aux lois en vigeur, à l’état d’esprit général de notre époque. Le deuxième point qu’il faut alors évoquer ici, c’est la confrontation entre la société libérale, la société de consommation, et un Black Metal qui, comme nous l’avons vu, souhaite en découdre avec l’ordre dominant par sa destruction violente. On peut partir du constat que le Black Metal se veut alternatif, peut être même supérieur à la culture que l’on pourrait designer comme institutionnelle. C’est justement la volonté de puissance. Or, le Black Metal n’est pas alternatif, faute au libéralisme avancé, qui exclue toute nouveauté et ne créer qu’une culture de masse, ce dont je faisais référence dans le tout premier article. Nous faisons face à une chosification du monde qui s’étend jusqu’aux espaces culturels hors normes, chaotiques. C’est le sens de la citation de Theodor Adorno qui se trouve en exergue de cet article. Ce processus réflexif qui a pour but de sortir de la norme est déjà une rationalité normative et la glorification d’une culture alternative n’est que la résultante du système qui les crée. Nous arrivons alors dans un continuum sans fin avec une interdépendance entre institution et alternative dont le résultat est l’absence de tout changement. Le Black Metal est mort, Vive le Black Metal. Tels des rois, un groupe en suit un autre, sans jamais renouveler les codes, se sentant à tout moment supérieur des règles qui l’entourent au quotidien. Nous nous trouvons dans l’ère de la reproductibilité technique de l’art et le Black Metal n’y échappe pas. Il existe alors un danger non négligeable: Celui qui ne participe pas à la société risque en effet de se sentir supérieur aux autres et abuser de sa critique de la société comme idéologie pour son intérêt personnel. Le black métalleux devient alors en somme ce qu’il a voulu combattre: l’être corrompu. En ce sens, le Black Metal n’a jamais existé en tant que tel, comme les précurseurs ont voulu qu’il soit, dans la mesure où il n’est qu’un produit de la société de consommation. Immortal est un boysband comme les BB Brunes et Fadades le Lady Gaga métallique. Certes ils restent chacun dans leur boite sans jamais en sortir, mais répondent aux mêmes codes de marketing vis-à-vis de leur public respectif.
Pour conclure, Ulver et Shining n’avaient peut être pas si tort que ça. A part les groupes précurseurs, Satyricon, Burzum, Mayhem, Darkthrone le Black Metal n’a jamais vraiment existé ou n’a en tout cas pas dépassé le stade de l’idée ou de l’idéologie. La désintégration progressive de la scène Black Metal aujourd’hui, qui est une réalité, résulte de l’incapacité des groupes à sortir d’un moule et de leur volonté de destruction qui n’est pas en accord avec le monde dans lequel ils se trouvent. Il est d’ailleurs remarquable, que se soient les groupes les plus radicaux dans leur démarche qui trouve encore un public fidèle et à leur écoute. Certes ces groupes là n’émergeront surement jamais – le veulent-ils seulement? – mais leur attitude jusqu’au-boutiste est néanmoins à signaler, notamment pour la mise en oeuvre très concrète d’une alternative sociale. N’oublions pas qu’une société ne peut se construire qu’en proposant plusieurs réalité qui s’opposent. Il faut donc finalement nuancer cet article, notamment avec l’émergence de groupes dit de Post-Black Metal, qui allient consensus et extrémisme et qui ne sont plus dans la négation de toute chose, mais qui au contraire sont dans une réflexion bien moins superficielle et facile car bien plus métalinguistique que leurs prédécesseurs, et donc beaucoup plus riche, et la critique envers la société est bien moins monocorde qu’elle a pu sembler au départ. Finalement, le Black Metal, comme tremplin, a su faire émerger des groupes qui ont pour la plupart au fil du temps changé de style pour s’affirmer comme des chantres prolifiques.
D’une certaine manière, toutes les formes d’art sont impliquées dans un film (Sydney Polack)
… ou pour citer Georges Lucas, “La musique, c’est 50% d’un film“. En fait, je ne souhaite pas parler de la musique de film. On sait tous que Ennio Morricone et que Hans Zimmer sont des maîtres dans leur genre et que leur musique est bien plus qu’un support. Leur musique dépasse les bornes du 7e art et devient monde à part, indépendante. Quand elle est jouée en concert – sans les images du film – les émotions sont bien présentes. Je possède nombre de bandes originales des deux artistes sus-cités, mais ce serait un sujet à part. Je préfère évoquer ici un thème bien plus problématique (entre guillemets, nous verrons pourquoi): la musique dans les séries télévisées.
Je voulais débuter ce Blog avec un thème plus léger. Le prochain article sera bien plus mordant. Cependant, lorsqu’on est musicien dans un groupe de Metal, Wave ou tout autre style qui sort tout droit des abysses, et que l’on aime les séries (ce n’est pas antinomique, loin de là, et pourtant il n’y a pas plus commercial et trve hipster qu’une série américaine), on est en droit et surtout en mesure de se demander, pourquoi l’utilisation de morceaux de groupes dits “underground” est judicieuce. Ou plutôt: si ces groupes-là ont raison de vendre leurs droits à des entreprises dont le but est clairement le divertissement et l’éphémère. C’est un domaine où il y a beaucoup d’argent en jeu. Quel effet a cet argent sur la décision de certains groupes inconnus du grand public ? Et cela change-t-il l’image du groupe en question ? Pour répondre (partiellement) à ces questions je vais m’attarder principalement sur trois groupes, Massive Attack, Nine Inch Nails et My Dying Bride, présents dans trois séries, Dr. House, Esprits Criminels et Les Experts.
Je vais commencer par cette dernière. D’abord quelques mots sur le générique du début de la série originale et des deux spin-offs. Il s’agit des Who. Zuiker a expliqué ce choix. Il s’agit de son groupe préféré, tout simplement. Les réalisateurs et producteurs utilisent la musique qu’ils connaissent, celle qu’ils aiment. Le producteur se paye même le luxe de filmer un concert de Black Sabath pour les besoins d’une intrigue lors de laquelle Ozzy Osbourne, le roi des ténèbres en personne, aura l’occasion de placer quelques mots. Triple réussite: Zuiker réalise un rêve de gosse, coup de pub pour la série, mais aussi pour le groupe, alors en pleine promotion pour son nouvel album. Il y a pourtant une différence flagrante entre le générique où des séquences avec des guest stars, et la musique de fond. Tandis que Zuiker utilise les Who pour son générique, la musique qui passe pendant l’épisode est bien plus moderne. Non pas que les Who ne soient pas modernes bien sur. Disons plutôt, plus contemporaine. On entend à de nombreuses reprises la musique de Nine Inch Nails. Principalement sur des time-lapse où l’on voit l’équipe travailler sur des échantillon d’ADN ou autres substances étranges. Je trouve Les Experts sympathiques, c’est du bon divertissement à l’américaine. Mais lorsque les notes de Heresy se font entendres, on n’est plus dans Les Experts, on est dans une vidéo de Nine Inch Nails. Et l’émission prend alors une tout autre dimension. Nine Inch Nails? C’est Trent Reznor. Ca ne vous dit rien? Il a pourtant gagné un Oscar avec Atticus Ross pour sa musique composée pour le film The Social Network. Ça nous dit quoi? Que sa musique est faite pour le grand écran – et le petit. Résolument moderne, NIN fait de la musique industrielle (c’est la dénomination exacte). Qu’il apparaisse dans une série comme Les Experts ne me choque pas, je trouve ça même totalement adapté. Ce qui est intéressant par contre, c’est que dès lors qu’un artiste (oui, pour moi Trent Reznor fait parti de cette catégorie) trouve sa place dans une telle série, ou plutôt, dans un tel enchaînement d’images, ce sont les images qui servent la musique et pas l’inverse. Vous aurez compris que cette affirmation est problématique: vous regardez bien une série et non une vidéo musicale. Et pourtant… Ce n’est pas toujours aussi évident. Enfin, dans le cas présent, critiquer un groupe parce qu’il vend ses droits à une grosse machine commerciale est facile. Ne ferions-nous pas de même?
Pour continuer dans cette lancée, on peut parler de House, et plus précisément de son générique. Dans la version américaine il s’agit de Teardrop de Massive Attack (allez savoir pourquoi la chanson dans la version française est différente… Question de droits, probablement). Massive Attack est un groupe de Trip-Hop, une sorte de musique électronique lancinante, répétitive et clairement orientée musique de catalogue, c’est à dire une musique qui est faite pour de la publicité télévisuelle par exemple. Mais Massive Attack, c’est aussi un groupe qui a (déjà) marqué toute une génération avec ses albums prolifiques, novateurs. Dans ce contexte, on est bien au-delà de ce que l’on pourrait appeler de la “musique d’ascenseur”. La série House est dans son ensemble connue pour ses choix musicaux. L’acteur principal est lui-même un musicien de blues accompli. Et la musique demeure une partie importante dans tout le développement de l’intrigue. D’ailleurs, le générique reflète tout à fait la personnalité de Dr. House, cynique, tout en ayant un fond d’humanité. Et à travers chaque épisode on retrouve cet aspect quasi métaphysique, un questionnement universel sur l’être humain, son corps et son âme. Je me souviens tout particulièrement de l’épisode 16 de la saison 07, où House saute dans la piscine de l’hôtel où il réside, sur une musique de Peter Gabriel (il s’agit en fait d’une reprise d’Arcade Fire, mais la voix du chanteur de Genesis procure à cette scène une ambiance toute particulière). Lorsque l’on regarde ces images, on n’a plus l’impression de regarder une série, mais de voir un visuel qui suit la trame musicale. La symbiose entre les deux est alors parfaite. En résulte une émotion particulière, qui me fait énormément penser à l’esthétique de Sofia Coppola lorsque par exemple elle utilise Alone in Kyoto du groupe Air dans Lost in Translation. Bref, j’en ai des frissons et je dis Bravo, parce que c’est beau, tout simplement. Je ne sais pas, et vous non plus d’ailleurs, si le choix musical du producteur/réalisateur est une volonté esthétique, où si on veut simplement allier différentes formes artistiques afin d’attirer le spectateur, mais au fond, peu importe. Le résultat demeure intéressant.
Que d’éloges ! En quoi est-ce polémique ? On y vient, tout doucement. Je parlais de générique et de musique de fond. Il en existe d’autres. Les musiques de générique dans How I Met Your Mother et Big Bang Theorie par exemple, sont sympathiques, mais ne dépassent pas ce stade. Il s’agit de séries de pur divertissement tandis que House est probablement plus profond. Et la musique s’en fait ressentir. Cependant, certaines chansons peuvent grandir alors qu’au départ elles n’ont rien de particulier ou pire, elles sont tout à fait kitschs. C’est par exemple le cas de Wicked Games de Chris Isaak qui est resté dans toutes les mémoires de ceux qui un jour se sont attardés à la série Friends. A chaque fois que Ross et Rachel ont des scènes où ils ne sont que tous les deux, cette chanson est en fond sonore. Friends étant culte, cette chanson l’est devenu aussi. Dans ce cas, la série a probablement servie la musique, et non l’inverse. Chris Isaac a d’ailleurs fait plusieurs apparitions dans divers épisodes et a lancé ainsi sa “carrière” d’acteur.
Mais venons-en au vrai problème. La musique dite underground dans des séries populaires. C’est par exemple le cas de la série Esprits Criminels, où l’on peut entendre des passages de morceaux d’Anathema et de My Dying Bride. Pourquoi pas, me direz-vous, dans la mesure où cette série est lugubre, et la musique de ces deux groupes aussi. Mais j’avoue avoir été surpris lorsque j’ai entendu le titre Cry of Mandkind de My Dying Bride. Tandis qu’Anathema se dirige de plus en plus vers de la musique de catalogue (ce qui n’empêche pas le groupe de composer d’excellents morceaux. Souvenez-vous également dans un autre contexte de la pub pour Orange avec le titre Music for a Nurse de Oceansize…), My Dying Bride reste foncièrement ancré dans ce que l’on appel le Doom Metal, une catégorie de musique Metal, lente, lourde, violente, déprimante. Cela fonctionne bien avec l’ambiance dans Esprits Criminels. Mais il s’agit d’une production grand public, une série américaine, 100% capitaliste, dont l’un des buts est d’engranger beaucoup d’argent. Alors, certes, je ne nie pas que My Dying Bride souhaite également récupérer un pactole conséquent, il s’agit de leur métier après tout. Cependant, entendre un groupe dit underground dans une série grand public me pose un problème d’éthique. Et je me suis posé la question, de quelle manière ce morceau a pu arriver ici. Il y a plusieurs explications possibles:
le producteur aime le groupe et il a voulu le placer.
Le groupe est affilié dans un organisme tel que la SACEM et ses titres peuvent être utilisés contre payement. C’est probablement la réponse la plus logique. Dans ce cas, la musique a été utilisée sans le consentement du groupe (mis à part que celui-ci est au fait des conditions générales d’une entreprise comme la SACEM. Mais dans tous les cas, le groupe n’a pas été consulté)
Le label du groupe (Peaceville Records, un label dévoué à l’underground) a placé le groupe en espérant tirer profit de cette visibilité.
Le groupe lui même a placé ses morceaux dans un catalogue pour que l’on puisse, après payement, utiliser ses titres.
Je ne pense pas que MDB ait eu un cas de conscience en entendant sa musique dans une série américaine. Mais il ne s’agit pas, comme dans le cas des exemples précédents, de passages à proprement parler esthétiques, contemplatifs, mais vraiment d’une musique de fond. Il s’agirait alors de cataloguer le groupe comme une entité qui compose une musique d’ascenseur ? Il me semble que My Dying Bride ne serait pas d’accord avec cette définition de leur composition musicale.
Alors oui, je me questionne. Cependant, ce questionnement reste tout à fait personnel. Il s’agit en fait d’un faux problème (oui, vous avez bien entendu, vous avez lu tout cet article pour en arriver à la conclusion qu’en fait il n’y a pas de problème). Nombreux (et stupides) sont les fans qui arrêtent d’écouter tel ou tel groupe par-ce qu’il s’est soi disant vendu au grand capital. Mais au final ça ne change pas grand chose. Les personnes qui écoutent Britney Spears et qui entendent un passage (éclair) d’un groupe de Metal dans leur série préférée n’iront pas écouter toute la discographie du groupe en question. L’underground reste underground même lorsqu’il est diffusé à une heure de grande audience. Je n’imagine pas le même fan trouver un attrait quelconque à Ozzy Osbourne, seulement parce qu’il dit trois lignes au début d’un épisode. Finalement, tout le monde se fait plaisir: le producteur/réalisateur qui est content de pouvoir mettre un passage musical pour souligner une scène en particulier; le groupe parce qu’il gagne en visibilité et qu’il se fait de l’argent de poche; le fan parce qu’il entend son groupe préféré dans sa série préférée. Et franchement, c’est quand même bien plus sympa d’entendre My Dying Bride que Robin Thicke ou “Happy” de Pharell Williams, qu’ils nous ressortent à toute les sauces. C’est d’une part rafraîchissant, et d’autre part, pour celui ou celle qui s’intéresse à la musique, c’est une source de culture non négligeable.
Evidemment je n’ai pas parlé ni de Glee, ni de Smash qui tournent autour de la musique, mais c’est encore un autre concept et il s’adresse à un tout autre public, ce qui explique que la plupart des chansons jouées dans ces deux séries sont mièvres et réchauffées. Enfin, on aurait pu parler de Game of Thrones, True Blood (deux excellents génériques), Grey’s Anatomy (plus triste tu meurs), Mentalist et… et… et… Mais je ne voulais pas écrire un livre. Je me suis simplement attardé sur ce que j’ai pu remarquer en visionnant toutes ces séries. Mais si vous avez des passages que vous adorez, n’hésitez pas à les partager et je pourrais peut être les intégrer à l’article! Merci de m’avoir lu et à bientôt.